Bonnet parachute de Leroux
Quelques personnes m’ayant prié de chercher des moyens pour empêcher les accidents funestes occasionnés par une chute, je viens d’imaginer un bonnet que l’on fabrique, et par le moyen duquel on peut tomber d’une hauteur quelconque sans se blesser, et voici comment : Ce bonnet composé d’une matière forte et légère, très peu volumineuse, quand le bonnet est replié sur lui-même, se déploie et s’allonge, dès que la personne qui l’a sur la tête tombe : il se remplit d’un volume considérable d’air, de la hauteur de quatre à cinq pieds sur un pied de diamètre, et conséquemment de trois pieds de circonférence. Cette colonne d’air verticale suspend et soutient l’homme perpendiculaire, en sorte qu’il tombe toujours et nécessairement sur ses pieds et avec beaucoup de douceur. Plus la chute est considérable, plus vous tombez doucement et sans que la tête soit tiraillée par la suspension de ce bonnet, parce qu’il tient aux aisselles par de fortes bandes qu’on passe dans les bras, en mettant le bonnet, avec une ceinture horizontale, que vous attachez avec une boucle autour du corps. Ce bonnet sera d’une très-grande utilité aux personnes qui, par état, sont obligées de travailler fort haut et souvent exposées à des chutes mortelles, comme maçons, charpentiers, couvreurs, vitriers, serruriers.
(Journal de Paris, 3 août 1781)